Les Archives en Algérie : génération d’archivistes, mêmes lieux mais autres temps et autres enjeux
Résumé
Les mutations par lesquelles est passée l’archivistiquesont là pour témoigner du degré d’implication des corps et statuts des personnes ayant eu la responsabilité de gérer des fonds d’archives depuis l’indépendance.
Nos collègues, archivistes de première heure, ont eu le mérite de faire cet inventaire post-colonial, d’asseoir des structures fonctionnelles et valoriser un travail pas souvent valorisant et surtout d’affronter l’incompréhension face à une administration ingrate et peu consciente de l’importance des archives pour elle-même et sa propre histoire et celle
d’une société, d’un pays.
L’enthousiasme de jeunesse a vite fait dans le désenchantement et parfois l’amertume d’une vie professionnelle pas tout à fait accomplie… avec le sentiment du travail fait mais sans accomplissement personnel. Et, au terme d’un certain nombre d’années de labeur (d’une fin de carrière souhaitée ou forcée), de défis et d’engagements, ces archivistes, dont certains ont mis leur compétence au service d’autres pays, sur le plan de l’expertise et de la formation, doivent porter un autre regard sur le métier d’archiviste et son exercice dans un contexte propre à l’Algérie.
Mais, paradoxalement, ce constat n’apparait aux générations suivantes qu’à travers l’image de figures singulières de professionnels ayant tracé la voie à suivre et ayant fait l’effort qu’il faut pour faire émerger un domaine, une activité, un métier d’une importance capitale dans la gestion de l’information, dans la valorisation d’un patrimoine, dans la préservation d’une mémoire. Ils ont contribué à la formation de générations entières au plan national et international (notamment arabe).