L' enseignement à distance en science de l’information: adhésion et réticence des enseignants-chercheurs tunisiens

Résumé

Le retard des pays du Sud en matière d’enseignement à distance (EAD) a été constaté par plusieurs sources et chacune l’a attribué à divers facteurs plus ou moins déterminants, allant du poids des traditions jusqu’aux contraintes budgétaires. Le cas de la Tunisie est traité ici après avoir été replacé sommairement dans le contexte institutionnel des pays maghrébins du point de vue de leurs offres de formation en science de l’information (SI) selon les deux modes, présentiel et distanciel. Pour sa part, la problématique de l’EAD est traitée sur la base des résultats d’un questionnaire adressé aux enseignants universitaires de Tunisie où les principaux résultats montrent que ces derniers manifestent une forte adhésion à l’EAD mais que les pratiques, comparées avec celles de l'enseignement présentiel révèlent peu de différences notamment en ce sens que le support textuel demeure prédominant et que le suivi et l’évaluation des apprenants sont à dominante individuelle. La langue arabe n’est pas prépondérante au plan des deux modes d’enseignement et cela semble du respectivement à la pénurie de la production scientifique et à des handicaps normatifs. Enfin, pour la population enquêtée, les aspects financiers et technologiques semblent constituer un lourd handicap mais que la coopération universitaire intermaghrébine serait, selon elle, à même de surmonter notamment grâce à la création d’un consortium.